10 conseils pour vous aider dans votre traitement

  1. Attendez-vous à l’inattendu et acceptez le risque. Vous pouvez avoir une pensée obsessionnelle à tout moment et en tout lieu. Ne soyez pas surpris lorsque des pensées obsessionnelles anciennes ou nouvelles apparaissent, et soyez toujours prêt à utiliser vos outils thérapeutiques. Le risque fait partie intégrante de la vie et, en tant que tel, il ne peut être complètement éliminé. N’oubliez pas que ne pas se rétablir est le plus grand risque qui soit !

Les troubles anxieux chez les femmes pendant leur grossesse et dans les mois qui suivent l’accouchement sont souvent méconnus et insuffisamment traités, et peuvent avoir un impact important sur la santé de la mère, du nourrisson, de la famille et sur la relation mère-bébé. L’anxiété obsessionnelle en est un exemple courant, de nombreuses mères s’inquiétant de la sécurité ou du bien-être de leur enfant. Cette anxiété peut s’aggraver considérablement dans les semaines et les mois qui suivent l’accouchement et prendre la forme d’un trouble obsessionnel compulsif (TOC). On parle généralement de trouble obsessionnel compulsif périnatal ou de trouble obsessionnel compulsif post-partum, uniquement en raison du moment où les symptômes se manifestent : pendant la grossesse ou après l’accouchement.

Ces dernières années, la santé mentale pendant la grossesse et la période postnatale a fait l’objet d’une attention accrue. Cette attention s’explique notamment par un certain nombre de cas très médiatisés dans lesquels des parents souffrant de dépression ou de psychose post-partum ont fini par réellement nuire à leurs enfants. Une autre raison importante de s’intéresser à ces problèmes est que nous apprenons comment la santé (mentale) de la mère peut affecter négativement le lien mère-enfant et le développement de l’enfant. Lorsque la mère n’est pas en bonne santé émotionnelle pendant la grossesse et après l’accouchement, les risques de problèmes tels que l’insuffisance pondérale à la naissance, les troubles de l’attention et les difficultés à apaiser le bébé, sont accrus. Mais, alors que la dépression et la psychose post-partum font généralement la une des journaux, nous apprenons maintenant que les troubles anxieux, en particulier le trouble obsessionnel et compulsif (TOC), touchent également de nombreuses nouvelles et futures mères. De plus, les TOC et autres troubles anxieux périnataux (c’est-à-dire “autour de l’accouchement”) peuvent également entraîner les types de conséquences négatives mentionnées ci-dessus. Compte tenu des effets négatifs potentiels du trouble obsessionnel et compulsif périnatal et du fait que ce problème n’est pas bien compris par les patients et les professionnels, il est facile de voir l’importance d’en savoir plus sur ce trouble et sur la manière de le gérer le plus efficacement possible. Mon groupe de recherche à la clinique Mayo, et maintenant à l’Université de Caroline du Nord, a mené plusieurs études sur le TOC périnatal et a traité de nombreuses personnes atteintes de ce problème. L’objectif de cet article est de discuter a/ de ce que nous savons actuellement du TOC périnatal, b/ de ses causes potentielles, et c/ des traitements efficaces.

Dans l’éditorial d’aujourd’hui, Lucienne Spencer (Université de Bristol) discute des torts de la dépathologisation des troubles mentaux graves, et aborde plus particulièrement le TOC. Cet éditorial court est basé sur un article plus long et plus complet « Tout le monde n’a-t-il pas un peu un TOC ? Les préjudices épistémiques de la dépathologisation injustifiée » coécrit avec la Pr Havi Carel et publié en accès libre dans Philosophy of Medicine.