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“I’m sooo OCD¹” et autres mythes communs au sujet des troubles obsessionnels compulsifs

MYTHE : Nous avons tous “un petit TOC” par moment.
FAIT : Le TOC n’est ni un caprice de la personnalité ni un trait de caractère – c’est un problème de santé mentale bien réel qui affecte environ 2 à 3 millions d’adultes et un demi-million de jeunes, rien qu’aux États-Unis. Alors que beaucoup de gens peuvent avoir un trait de caractère obsessionnel ou compulsif, le TOC (qui signifie “trouble obsessionnel compulsif”) est une vraie maladie, et les personnes diagnostiquées ne peuvent tout simplement pas arrêter ces obsessions et compulsions. Des recherches ont montré que leurs cerveaux sont câblés différemment des cerveaux des personnes sans TOC, et dans ces conditions, le TOC influence fortement leurs pensées et leurs actions.

MYTHE : Le TOC faut pas en faire toute une histoire, les gens ont juste besoin de se détendre un peu et d’arrêter d’y penser.
FAIT : Avoir un TOC n’est pas juste une réaction excessive au stress de la vie. Bien que les situations stressantes puissent aggraver la situation des personnes atteintes de TOC, elles n’en sont pas la cause. Les personnes atteintes de TOC doivent faire face à une anxiété sévère, souvent invalidante, causée par tout un tas de choses appelées “obsessions”. Ce niveau extrême d’inquiétude et de peur peut être tellement accablant qu’il nuit à leur capacité de fonctionner. Pour tenter de surmonter cette anxiété, les personnes souffrant de TOC réalisent des “compulsions” (aussi appelées rituels), qui sont des actions ou des comportements spécifiques. Ces compulsions ne sont pas des activités qu’une personne atteinte de TOC fait parce qu’elle le souhaite, mais plutôt parce qu’elle s’en sent obligée pour apaiser ses craintes. Les TOC ne relèvent pas de la logique : il s’agit d’anxiété et de comment se soulager face à cette anxiété.

MYTHE : Le TOC c’est uniquement se laver les mains, nettoyer et être propre.
FAIT : Les éléments déclencheurs liés à la propreté et les symptômes liés au lavage ne représentent qu’une petite partie de ce qui arrive dans la gamme des TOC Les personnes atteintes de TOC peuvent avoir des obsessions liées à un grand nombre de choses, de la peur de perdre le contrôle, à celle de blesser les autres, ou des pensées sexuelles non désirées, et beaucoup d’autres choses encore. De même, l’anxiété engendrée par ces obsessions peut être atténuée par différentes compulsions, telles que celles relatives à la “vérification” (par exemple, vérifier qu’une porte est bien fermée à clef ou vérifier à plusieurs reprises que le four est éteint), à la “répétition” (par exemple, faire la même action ou le même rituel encore et encore, pour être sûr que cela a été fait “correctement”), ou au “comptage” (par exemple, faire des choses un certain nombre de fois, ou compter des éléments jusqu’à certaines valeurs).

MYTHE : Les personnes atteintes de TOC sont juste “bizarres”, “névrosées” ou “dingos”, et il n’y a pas d’espoir qu’elles aient jamais une vie fonctionnelle et heureuse.
FAIT : Avec un traitement adapté, il est très possible pour les personnes atteintes de TOC de mener une vie productive et bien remplie. Beaucoup de gens réagissent positivement à la thérapie comportementale et/ou aux médicaments. Plus précisément, l’Exposition avec Prévention de la Réponse (EPR) est considérée comme le traitement de premier choix du TOC En outre, des médicaments (tels que les antidépresseurs du type ISRS²) peuvent également être recommandés pour les personnes souffrant de TOC La thérapie familiale peut également être très bénéfique, car les membres de la famille (dont les parents, les frères et sœurs et les conjoints) jouent souvent un rôle majeur dans le rétablissement. Enfin, de nombreuses personnes rapportent que les groupes de parole et de soutien sont très utiles. Les groupes de soutien offrent aux personnes atteintes de TOC un lieu sûr et de compréhension pour se sentir moins seul, ainsi que pour apprendre à leurs pairs et de leurs pairs. Les personnes atteintes de TOC utilisent une ou plusieurs de ces options pour les aider à gérer leur TOC, ainsi que le soutien et la compréhension de leurs proches.

Comment puis-je aider ?

  • La stigmatisation est l’un des plus gros problèmes auxquels sont confrontées les personnes atteintes de TOC, mais souvent, les gens ne se rendent pas compte que leurs paroles ou leurs actions stigmatisent ou banalisent la souffrance de ceux qui souffrent de TOC La prochaine fois que vous entendrez quelqu’un parler du TOC de façon légère³, engagez la conversation avec lui ou avec elle sur ce qu’est réellement un TOC et pourquoi ce qu’il dit est inexact et est une forme de mépris du malade.
  • Renseignez-vous sur le TOC et travaillez pour sensibiliser votre entourage, même si vous vous sentez à l’aise.

¹ NdT: En anglais l’expression “I’m sooo OCD” est passée dans le langage courant et permet en auto-dérision de dénoter son propre trait de caractère porté de manière un peu maniaque au rangement et à la propreté. Cette expression dénature le sens véritable du mot ‘OCD’ qui lui caractérise une vraie pathologie. Impossible à traduire en français, c’est pourquoi nous l’avons laissé en anglais.
² NdT: Inhibiteurs Sélectifs de la Recapture de la Sérotonine.
³ NdT: “La prochaine fois que vous entendrez quelqu’un dire qu’il est ‘sooo OCD’” dans la version américaine de l’article.

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